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la jolie chevre qui court dans les pres
19 mars 2009

Standard Operating Procedure

Le film Standard Operating Procedure (SOP) est sans l’ombre d’un doute l’objet d’un travail assidu et vigilant. Errol Morris se base sur les photos-chocs de détenus de la prison d’Abou Grahib publiées en 2004 pour son documentaire qui voit le jour le 30 mai 2008. Si cette œuvre avait pour but d’émouvoir et de générer un sentiment de révolte auprès du public grâce aux  nombreuses photos et témoignages dont elle est pourvue, on peut dire que l’objectif a largement été atteint. Le documentaire a d’ailleurs obtenu le prix gagnant du jury à la Berlinale en 2008.

Pour comprendre Standard Operating Procedure, il faut remonter jusqu’en 2003. Il y a alors une douzaine de prisons américaines en Irak, qui recherchent Sadam Hussein et ses acolytes. Les ordres veulent que les soldats arrêtent n’importe quels irakiens, bien souvent innocents, ainsi que parfois même, leurs fils, pour obtenir des renseignements. La majorité des témoins du documentaire occupaient à cette époque le poste de soldats-geôliers. Ils avaient comme mission de <<préparer les détenus aux interrogatoires>>. La violence physique auprès des prisonniers était le plus souvent évitée, le sort qu’ils réservaient aux détenus était bien pire : des méthodes d’humiliation, de tortures mentales, de privations de sommeil et d’exercices exténuants. Parmi les plus cruels, le soldat Graner était au premier rang. C’était lui qui prenait le plus de plaisir à prendre des photos des détenus dans toutes sortes de positions dégradantes ou souffrantes. Les photos prises en 2004 ont été reprises pour le documentaire après avoir été réorganisées chronologiquement  par l’enquêteur Brent Pack. Pour ce faire, ce dernier a prit soin d’assembler les photos selon les dates et les heures auxquelles ils ont été prises. 

Ce qu’il y a de plus remarquable dans ce documentaire sont probablement les sources abondantes ainsi que les descriptions étoffées des lieux et des conditions de vie qu’on y retrouve. Les photos recueillies et classées nous démontrent le bon travail effectué pour la réalisation du film. De plus, grâce aux descriptions on visualise parfaitement l’endroit, l’odeur de sang séché, de corps en putréfaction et d’urine. J’ai aussi apprécié le côté humanitaire de l’œuvre qui se fait sentir avec les témoignages des soldats américains. Alors qu’ils disent qu’ils ne réalisaient pas totalement leurs actes et qu’ils ne croyaient pas vraiment faire du mal, on peut arriver à comprendre pourquoi ils ont agi ainsi. << Cela ne nous paraissait pas étrange puisqu’on croyait rendre justice.>> confie un des interviwé. 

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